Adjarala - bientôt la solution au délestage au Togo et au Bénin
L’aménagement hydroélectrique d’Adjarala est le projet actuellement le plus robuste permettant de répondre à la future demande en électricité des deux pays (expert)
L’un des facteurs clé qui retarde le développement du continent Africain est son besoin en énergie. A défaut d’une solution qui guérisse toute l’Afrique de ce mal, des pays, individuellement ou collectivement développent des projets pour une autonomie en Energie électrique et booster leur économie. C’est le cas du projet d’aménagement hydroélectrique d’Adjarala pour le Togo et le Bénin qui, démarré depuis 1987, pourra connaitre son heureux aboutissement dans les six prochaines années.
« Sur la base des critères économiques, socio-économiques, politiques et techniques, l’aménagement hydroélectrique d’Adjarala est le projet actuellement le plus robuste permettant de répondre à la future demande en électricité des deux pays en forte croissance » nous a indiqué M. Ayao Amouzou Kpéto, Expert en énergie citant une étude commanditée en 2012 par la Compagnie Electrique du Bénin – CEB (qui gère le projet) et réalisée par le Cabinet AECOM Energie basé au Canada.
Pour lui, d’un point de vue macro-économique, ‘’ le projet d’aménagement hydroélectrique d’Adjarala devrait contribuer de manière significative à l’atteinte des OMD en permettant un rééquilibrage des territoires et s’inscrit comme un levier de croissance’’.
« S’il était réalisé, il permettrait tant au Togo qu’au Bénin de faire un grand pas dans l’atteinte de leur indépendance énergétique et d’une plus grande autonomie en matière de production d’énergie » a déclaré M. Kpéto.
Selon une note d’information sur le projet que nous avons en notre possession ‘’le projet d’aménagement hydroélectrique d’Adjarala pour le Togo et le Bénin, permettra un productible moyen annuel de 366 GWh, dont 237 GWh d’énergie garantie (à 95%), la puissance totale installée sera de 147 MW dont 109 M de puissance garantie’’. Le tout pour un coût total de réalisation évalué à 500 millions de dollars US comprenant le génie civil, les équipements électromécaniques, la maîtrise d’œuvre et d’ouvrage, les aléas, et le plan de gestion environnementale.
Par ailleurs précise toujours cette note, ‘’le projet est jugé financièrement attractif et rentable’’ du fait qu’il devra générer ‘’un taux de rendement interne financier (TRIf) de 18,7% et une valeur actuelle nette (VAN) positive de 22 429’’ avec un coût de revient du kWh ‘’évalué à 62,6 FCFA pour un taux d’actualisation de 10%’’ ce que confirme M. Kpéto avec une réserve.
Si ce projet revêt d’une importance capitale pour les deux nations, le Bénin et le Togo, l’expert Amouzou Kpéto trouve que ‘’ce sont les aspects environnementaux et d'expropriation qui peuvent encore retarder le projet’’.
Selon le rapport de l’étude d’impact environnemental rendu public à Lomé le 26 juillet 2014 à Lomé par l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement (ANGE) en collaboration avec l’Agence Béninoise de l’Environnement (ABE) annonçant la validation du projet d’aménagement hydroélectrique et la construction d’un barrage hydroélectrique à ADJARALA, ‘’l’exécution de ce projet aura des incidences négatives potentiels sur la biodiversité du fleuve Mono’’.
‘’Vie naturelle des espèces animales perturbée. Flore fortement touchée. Perte de la qualité de l’eau du fleuve une fois le barrage fonctionnel. Les hélices des turbines en tournant pour produire l’énergie rejetteront dans l’eau du fleuve des particules indésirables. Les terres agricoles qui avoisinent le fleuve seront envahies par l’eau qui déborde du cours d’eau à force d’être secouée par les machines. Des habitats humains proches seront même obligés d’être déplacés’’ voilà entre autres les incidences négatives potentiels.
Mais face à ces incidences, précise M. Efanam Koffi Adadji, Directeur général pour le Togo de l’Agence Nationale de Gestion de l’Environnement (ANGE), ‘’ plusieurs mesures ont été déjà prises pour compenser ces impacts potentiels’’.
« Au stade actuel de ce projet pertinent, des mesures nécessaires sont déjà prises pour compenser ou dédommager des riverains déplacés pour céder leurs espaces agricoles et d’autres biens aussi naturels que culturels pour la construction de ce barrage. Certains ont préféré au lieu d’être relogé de prendre de l’argent frais pour leurs réinstallations, d’autres ont acceptés des terrains proposés par les états avec des moyens requis pour reprendre tranquillement leur vie » a indiqué à Anadolu M. Adadji qui ajoute que le projet prévoit « un aménagement hydro agricole dans la basse vallée du fleuve dans chacun des deux pays pour l’irrigation à terme de 40 000 hectares de terres ».
L’économiste togolais Dr Yves Ekoué Amaïzo contacté par Anadolu trouve aussi que ‘’le projet est pertinent’’ mais ajoute-t-il ‘’ les expropriations et les conséquences sur l'environnement doivent faire l'objet d'une publication aux populations’’.
« La pertinence du projet dépendra de la comparaison entre avantages et inconvénients » soutient –il en indiquant que « pour que ce projet bénéficie réellement aux deux pays, les avantages doivent être supérieurs aux inconvénients à raison au moins de 60% contre 40 % »
Le projet d’aménagement hydro-électrique d’Adjarala se réalise sur le fleuve mono dans sa partie qui fait frontière entre la République Togolaise (Région Maritime) et la République du Bénin (Département du Golfe), à 90 km au Nord-Nord Est de Lomé à vol d’oiseau (150 km par la route) et à 100 km au NW de Cotonou (135 km par la route).
Il consiste en la construction d’un barrage long de 800 m et d’une digue de 2900 m. Comme tout barrage hydroélectrique, il sera équipé d’évacuateurs capables d’évacuer un débit maximal de 3 800 m3/s.
Alphonse Ken LOGO
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